Branchements

Pierre-Charles Bohin nous dit
tout sur les branchements de
l'escrime électrique

Des Parents désemparés :

« Ah, Pierre, au secours, nous avons emmené notre gamin à sa première « compète », le week-end dernier.
Nous l’avons vu, harnaché comme un cosmonaute, avec des fils partout, suivre une espèce d’escogriffe appelé juge arbitre,
se faire attacher à des tas de trucs-machins-bidules. L’escogriffe a appuyé sur un bouton,
une machine infernale s’est mise à hurler, des tas de lampes s’allumaient... Après quelques minutes,
avec des gesticulations dignes d’un agent de police débordé et à l’aide d’une langue ésotérique,
l’escogriffe a donné le résultat ; et bien, le résultat, c’est que nous n’avons rien compris... »

Pierre-Charles :

« Sans vouloir plagier certaines revues de vulgarisation scientifique,
je vais vous dire : le fleuret électrique, c’est comme la cuisine, c’est très simple ! (La cuisine au gaz offrant un danger d’explosion,
je n’aborderai ici que l’aspect électrique d’un assaut ) »

RECETTE :

Pour la réussite d’un combat (assaut) au fleuret électrique : placez 2 escrimeurs (appelés tireurs) sur un tapis,
 mettez en évidence un appareil électrique ; chaque tireur (en plus de son équipement de base) est équipé
d’un plastron (ou cuirasse électrique) et d’un fleuret électrique raccordés à un câble électrique (fil de corps) ;
celui-ci est connecté à un câble électrique (fil de liaison), dont l’autre extrémité est reliée électriquement à l’appareil
par l’intermédiaire d’un système mécanique d’enroulement. Ouf ! Vous suivez toujours ? Non, voyons donc sur un schéma :

C’est bon ? alors, je continue... Après avoir mis sous tension tous ces ingrédients, laissez mijoter, suivant le millésime des tireurs, entre 2 et 9 minutes et servez chaud, de préférence, sur un podium...

Le fleuret électrique :

d’un poids maximum de 500g et d’une longueur comprise entre 0,97m et 1,10m  (suivant la catégorie du tireur), il est constitué de : la lame, la coquille (ou garde), la prise électrique de garde, le coussinet, la poignée et le pommeau qui, vissé à l’extrémité de la soie, a pour fonctions de solidariser l’ensemble avec la lame et d’équilibrer l’arme.

A l’extrémité de la lame est fixée l’embase dans laquelle un ressort (repoussant une pression de 500g minimum) assure la continuité électrique entre la lame, d’une part et le fil électrique (collé dans la rainure de la lame), par l’intermédiaire de la tête de pointe, d’autre part.

Le fil est raccordé à la fiche femelle de 3 mm de la prise de garde, la lame est à la masse électrique de l’arme, raccordée à la fiche femelle de 4 mm de la prise de garde (aïe ! aïe ! aïe !

Attention, ceux qui ne suivent pas vont avoir droit au calcul de l’âge du  capitaine.

 

Le tapis :

long de 10 à 14 mètres, suivant la catégorie de tireurs, large de 1,50 à 2 mètres , le tapis est fait de treillis métallique, de métal ou de matière textile électriquement conductrice ; il est raccordé électriquement aux masses de l’appareil et des armes. (Pour qu’un assaut se passe bien, il ne faut pas de tapis « perd-sang »... ;-)

L’appareil :

alimenté sous une tension de 220 volts, celui-ci fait circuler un faible courant électrique sous une tension de 12 volts dans le circuit du fleuret ; la coupure de ce courant provoque l’allumage d’une lampe ( à la maison, c’est le contraire...). Une lampe s’allume du côté du tireur qui a mis la touche : rouge d’un côté, verte de l’autre, pour une touche « valable » ; blanche pour une touche « non-valable ».

Le fil de corps :
sa longueur est environ la même que celle du tireur ; il est constitué de 2 fils électriques raccordés, côté main, à un connecteur de 2 fiches mâles (une de 3mm, une de 4mm) et côté dos, à un connecteur de 3 fiches mâles (de 4mm), dont l’écartement empêche le branchement inversé ; sur la troisième fiche de ce connecteur est raccordé le fil relié à la cuirasse (40cm environ).

La liaison électrique entre le tireur et l’appareil est assurée par un système de câblage à 3 fils raccordés à un connecteur de 3 fiches femelles (de 4mm) côté tireur, et à un connecteur de 3 fiches mâles (de 4mm), côté appareil.

 

Les tireurs :

en général, jeunes et élégants bipèdes, chacun d’eux présente les symptômes suivants avant l’assaut : couleur livide ou cramoisie, tremblements et crampes d’estomac...  ;-)

La cuirasse électrique :

représente la surface « valable » ; elle est faite de tissu lamé, tissé dans les deux sens de fils métalliques électriquement conducteurs ; elle est reliée, par une pince crocodile raccordée à un fil électrique, à la fiche arrière du fil de corps.

 

CUISSON ET DEGUSTATION :

 

La pression exercée par la pointe doit être au moins égale à 500 gr, pour allumer une lampe.

pression d'au moins 500 g

Différents cas de figure lors d'un assaut :

G touche la surface NON-VALABLE : la tête de pointe s’enfonce, ouvre le circuit du fleuret, la lampe blanche G s’allume ;
la touche est dite NON-VALABLE
(le tapis empêche l’allumage de la lampe  blanche pour : NON-VALABLE au sol).

G touche la surface VALABLE : la tête de pointe s’enfonce, assure la continuité électrique avec la cuirasse du tireur D,
la lampe de couleur G (rouge, en général) s’allume, empêchant l’allumage de la lampe G blanche,
même si le tireur G touche immédiatement après, la surface non-valable ; la touche est dite VALABLE.



G touche la surface VALABLE : la tête de pointe s’enfonce, assure la continuité électrique avec la cuirasse du tireur D,
la lampe de couleur G (rouge, en général) s’allume - le tireur D fait de même dans le même vingtième de seconde.
Les deux lampes de couleur sont donc allumées et c'est à l'arbitre de départager les deux tireurs en fonction de critères de priorité.
L'arbitre peut également "remettre" la touche et ne départager les deux tireurs, considérant qu'aucun
n'avait la priorité sur l'autre (attaque simultanée par exemple).

 G touche la surface NON-VALABLE et immédiatement après, la surface VALABLE : la tête de pointe s’enfonce, ouvre le circuit du fleuret,
la lampe blanche G s’allume, ensuite, la pointe trouve la cuirasse D, la lampe de couleur G s’allume également ; la touche est dite NON-VALABLE.

L’exemple du tireur G est valable également pour D (donc il peut très bien y avoir 4 lampes allumées en même temps) .


Cliquez sur les différentes zones
pour en voir les détails

           
           
     
       
       
           
               

DIGESTION :

En espérant que cette recette ne sera pas trop indigeste, je vous invite simplement  après avoir examiné les dessins agrémentant le menu,
à la savourer sans modération et je me tiens éventuellement à votre disposition pour d’autres conseils culinaires...      
Rendez-vous à la salle d'armes.


Pierre Charles Bohin

ancien Vice-président du club, responsable du matériel et de l’équipement, membre d'honneur de notre association.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Schéma de le tête de pointe du fleuret

 

 

 

 

 

 

 

Schéma de la poignée du fleuret

 

 

 

 

 

 

Schéma du fil de corps